Déchet, mot abject qui renvoie l’homme à l’insoutenable évidence qu’il n’est fait que de cette matière qu’il excrète chaque jour avec cette honte pudique qui le pousse à s’isoler de tous, dans une petite pièce nommée chiotte qui sent la rose (artificielle), pour s’y délivrer d’un pesant fardeau souvent puant.
Pourtant en dépit de cette évidence, assommés par l’écologisme bien-pensant et simplificateur d’une nature plus complexe qu’il n’y paraît, la menace de la folle tentation de la simplification, celle de se réclamer du zéro déchets et de gommer tous les détails, menace aujourd’hui les professionnels du recyclage, avec des associations au nom explicite comme zero waste, des films et même des programmes officiels portés par l’administration et des collectivités. Dans ce contexte, si les acteurs du compostage et de la méthanisation trouvent une part de marché avec l’obligation de valorisation des biodéchets, leur image ne cesse de se dégrader, car ceux qui traitent la saleté sont par définition sales.
Un peu agacé et pourtant acteur motivé du recyclage ?
Alors, vous allez adorer l’histoire de l’immense gaspillage alimentaire engendré par la crise alimentaire du fipronil, histoire responsable de la destruction de millions d’œufs contaminés, très légèrement et sans risque pour la santé. C’est de l’économie circulaire adaptative, celle qui concentre le plus de vertus !
Car heureusement, c’est encore et toujours ( ?) de la proche Belgique, désormais clairement identifiée par sa capacité d’innovation, qu’une opportune start-up se propose de valoriser tous les œufs déclassés pour l’alimentation humaine, et probablement animale aussi (point à vérifier). A partir de seuls jaunes, l’objectif visé est d’élaborer une nouvelle formulation labellisée « économie circulaire » pour du shampoing anti-poux aux œufs.
PS qui concerne la filière Bio : 20% des oeufs bio contaminés !